UN PARTENARIAT AGRICOLE FRUCTUEUX ENTRE LA POLYNÉSIE FRANÇAISE ET LA RÉUNION
C’est dans le cadre d’un partenariat d’échanges agricoles entre la Chambre de l’Agriculture et de la Pêche Lagonaire de Polynésie française (CAPL) et la Chambre d’Agriculture de La Réunion, que ce projet innovant autour du fruit à pain a vu le jour.
Cette collaboration s’inscrit dans une dynamique de partage de compétences et de savoir-faire entre deux territoires insulaires partageant des défis agricoles similaires. En effet, la Polynésie française a accueilli à deux reprises des techniciens réunionnais dans le cadre de missions d’échanges organisées à Tahiti.
Ces missions ont permis aux experts de La Réunion de venir partager leur savoir-faire et d’accompagner les équipes de la CAPL ainsi que les agriculteurs locaux dans le développement de la culture de l’ananas et d’autres pratiques agricoles adaptées aux conditions du fenua.
Dans le même esprit de coopération, une mission s’est ensuite tenue à La Réunion, où les techniciens polynésiens ont pu, à leur tour, se former aux techniques de mûrissement de la banane, renforçant ainsi les compétences croisées entre les deux territoires.
L’objectif principal de ces échanges est de renforcer les compétences des techniciens polynésiens dans des domaines clés tels que la culture maraîchère, la production fruitière et l’apiculture, afin qu’ils puissent à leur tour transmettre ces connaissances aux agriculteurs du fenua.
UNE CONVENTION POUR STRUCTURER LA COOPÉRATION
Cette collaboration a été formalisée par la signature d’une convention tripartite entre :
INTERVIEW:
Thomas MOUTAME, Président de la Chambre de l’Agriculture Polynésienne,
https://youtu.be/9WuuucAOfEk 
https://youtu.be/otue9ViKUrk 
Frédéric VIENNE, Président de la Chambre d’Agriculture de La Réunion,
https://youtu.be/JT1KcMyTBzE
Jeannick ATCHAPA, Maire de la commune de Bras-Panon.
https://youtu.be/YrxfH5-EwJw
Cette convention vise à favoriser les échanges d’informations techniques et la coopération entre services, notamment autour de la culture du fruit à pain, connu en Polynésie sous le nom de "Uru".
La Réunion s’est en effet engagée dans le développement de cette filière prometteuse et de ses dérivés tels que les chips et la farine.
UN DON SYMBOLIQUE : 2 500 VITROPLANTS D’URU VENUS DE TAHITI
Dans le cadre de ce partenariat inédit, Tahiti a offert 2 500 vitroplants de fruit à pain à La Réunion.
Les 1 200 premiers plants, soigneusement conditionnés, sont arrivés à Bras-Panon le vendredi 3 octobre, avant d’être immédiatement mis en serre.
Ces jeunes plants, issus d’une variété rare et très appréciée dans le Pacifique, seront cultivés pendant dix mois sous serre avant d’être transférés dans les exploitations partenaires.
Selon David Robert, conseiller en arboriculture à la Chambre verte, ces vitroplants présentent plusieurs avantages :
« Des fruits plus gros, moins de graines et une mise en production plus rapide. »
D’ici trois ans, chaque arbre pourra produire entre 100 et 200 kilos de fruits, ce qui représente une production estimée à près de 375 tonnes sur le territoire réunionnais.
UNE FILIÈRE LOCALE À HAUTE VALEUR AJOUTÉE
À Bras-Panon, l’association des producteurs se prépare déjà à valoriser cette ressource locale.
Comme l’explique Harry Vaïtilingom, président de l’association :
« C’est un véritable enjeu économique pour nous. Nous disposons déjà d’un laboratoire et d’une boutique du producteur : nous sommes prêts à transformer le fruit à pain et à en faire un produit phare de notre territoire. »
De son côté, Cécile Hoarau de Fondaumière, responsable du Projet Alimentaire de Territoire (PAT) de Bras-Panon, souligne :
« Le Uru est la variété la plus appréciée en Polynésie, pour ses nombreuses qualités. Nous espérons qu’elle s’adaptera parfaitement à notre climat et contribuera à renforcer notre autonomie alimentaire. »
UN ÉCHANGE RICHE DE PROMESSES
Ces échanges fructueux entre la Polynésie française et La Réunion traduisent une volonté commune :
celle de pérenniser et diversifier les productions agricoles locales, tout en renforçant la résilience alimentaire des deux territoires.
Ce projet d’envergure, né d’un partenariat exemplaire entre les deux chambres d’agriculture et la commune de Bras-Panon, illustre parfaitement l’esprit de solidarité et de coopération interinsulaire au service d’une agriculture durable et innovante dans l’océan Indien et le Pacifique.
